mardi, décembre 26, 2006

Le delta du Mékong

Véritable grenier à riz du Vietnam, le delta du Mékong s'explore à pied, en vélo et en petit bateau à travers de multiples canaux. D'ailleurs, les conductrices Vietnamiennes manient la rame aussi bien que Daniel Boone sa hache. Les champs regorgent aussi de fruits exotiques tropicaux, succulents et juteux; rien à voir avec les bananes vertes de chez Métro qui mûrissent dans les trucks et sous les néons des présentoirs.

Notre équipé de sept guerriers dont quatre Québécois, deux Néo-Zélandais vraiment smath et un hollandais ronchon (surnommé plus tard "face de bat") fut guidée par Yun (et non pas Yum Yum comme les chips). Elle nous a fait décourvrir les fabriques de feuilles de riz, de briques, de gâteaux Vietnamiens (au riz bien sûr) et même de bonbons succulents à la noix de coco. Nous avons surtout découvert la vie quotidienne des locaux qui nous ont accueillis à bras ouvert en nous faisant partager leur nourriture et leurs coutumes.

Le clou de cette escapade fut sans contredit les marchés flottants où les cultivateurs viennent tôt le matin pour y vendre leur récolte dans leurs bateaux aux allures de pirates. Quoique de mieux qu'on bon café et un déjeuner traditionnel (pho - bol de soupe, l'équivalent de notre 2 oeufs bacon patates) préparé à même la barque des vendeurs flottants.

C'est en compagnie de Linda et Mark (les Néo-Zélandais) que nous avons célébré Noël à Chau Doc. À notre grande surprise, la ville était en fête et les enfants habillés en Père-Noël sautaient de joie en voyant des occidentaux. On s'est même fait proposer de se déguiser en Père-Noël et en fée des neiges, mais les costumes étaient trop petits pour nos bedaines de bière.

mercredi, décembre 20, 2006

Joyeuses Fêtes!

Après six semaines au Cambodge, nous sommes surpris de découvrir les rues lumineuses du Vietnam. On s'était habitué à la noiceur sans vraiment s'en rendre compte. À Saïgon, où vivent environ 6.5 millions de personnes, il y a tout pour se distraire. Des vendeurs ambulants aux multiples pagodes Chinoises, Vietnamiennes et Thaoïstes, sans oublier les nombreux musées et la circulation frénétique. D'ailleurs, traverser la rue est plutôt périlleux. Parfois, Nancy a besoin de l'aide des Vietnamiennes sympathiques qui viennent à son secours lorsqu'elle est coincée au milieu de la rue l'air affolé. Frédo, lui, maîtrise déjà le principe avec aisance, bravo!

Nous passerons les Fêtes dans le delta du Mékong en pensant à vous tous. Profitez des party pour nous qui se sentons un peu loin de nos familles. En passant, comme ici on est douze heures en avance sur vous, Noël sera déjà terminé lorsque vous sortirez la dinde du four. Mimi, si tu savais comment ton ragoût de pattes de cochon et tes crottes de chevreuil au chocolat nous manquerons. Évelyne, nous nous taperons une grosse bouffe dans un resto français en ton honneur. Deux gros becs en pincettes pis 7-8 cul sec à votre santé, Joyeux Nowel!

jeudi, décembre 14, 2006

L'expérience du Nord-Est

Le nord-est du Cambodge est incroyable. D'abord Kompong Cham, plaisant mais pas trop trop sécuritaire. T'sé le genre de place où on nous dit: "Barrez bien tous les loquets et je vais dormir devant votre chambre, but it's safe, it's safe, no problem..." Bref, un mauvais feeling qui a vite disparu à Kratie, ville sur le bord du puissant Mékong. Nous y avons observé sur notre petite barque des dauphins d'eau douce. Même s'ils sont plutôt difficiles à photographier, nous en avons vu tout plein! Voir les photos.

Grand départ vers le Ratanakiri: Ban Lung, la place la plus poussiéreuse qu'on ait vu et où il y a les pire routes au monde. Disons que cela ne fut pas très long à le réaliser! On décide de s'y payer un méchant trip (on se dit qu'un par pays c'est ben correct, parce qu'on le vaut bien). Nous partons avec Terres Rouges pour un trek de trois jours et deux nuits dans la jungle et divers villages de minorités ethniques qui d'ailleurs ne parlent pas tous khmer.

Jour 1:
Départ sur des routes atroces, au grand plaisir de Nancy qui aime bien les sensations fortes qui font explorateur! Les crevasses épouvantables atteignent parfois un mètre sans parler des ''rivières'' à traverser et évidemment du bris de notre suspension qu'on arrangera à l'aide de "bouttes" de bois accrochés avec une corde. Ben voyons, qui n'y aurait pas pensé! Notre petite barque nous conduit sur la rivière Tonlé San du style Amazonie vers une parcelle de sable où l'on casse la croûte. Le tour de bateau se termine au premier village. À voir le gars qui nous accompagnait dans la visite du cimetière Jaraï, on se serait cru directement projeté dans un reportage de Discovery Channel, le caméraman en moins. Soudainement, un cri de mort traverse nos oreilles. On regarde sur l'autre rive où un homme en Karma (genre de jupe) les bras couvert de sang arrive en courrant. Première hypothèse: une femme vient d'accoucher. Pauvre elle, dans des conditions pareilles! Ben non, on comprend en apercevant un chaudron rempli de sang et un cochon égorgé gisant sur le sol: offrande pour le mariage du lendemain. Fiouf! C'est pas ici qu'on va mourir!

La randonnée commence et on est bien content que notre guide M. Bros (et oui, comme virer une brosse) et son assistant portent l'essentiel de l'équipement et de la bouffe. Trois heures de marche dans la forêt où la végétation et les bruits bizarres d'animaux inconnus à nos oreilles stimulent nos sens. Dès notre arrivée, on était loin de se douter qu'on serait les Rock Stars de la soirée... et des prochains jours. Soudainement, le village se rassemble autour de nous et observe nos moindre gestes. D'un coup qu'on pète au lieu de roter en mangeant; personne ne voudrait manquer l'évènement! Avez-vous déjà souper avec une trentaine de curieux qui vous regarde? Un moment donné tu te dis: "Bon, je vais aller piser tranquille pour me donner un petit répit." Ben non! C'est encore pire car le village au complet te suit! Même si tu baisses tes pantalons, ils sont encore plus intrigués. Pas facile l'intimité ici, même si on comprend leur curiosité.

C'est jour de fête ce soir en l'honneur du décès d'un des villageois. Ici, au lieu de brailler dans un salon mortuaire tous habillés en noir, ils fêtent en malade pour aider l'esprit du mort à rejoindre l'au-delà en lançant son cercueil dans la rivière. Tout le monde était saoul et chantait des chansons vraiment belles toute la nuit. Couchés dans notre hamac, on se demande encore comment on a réussi à dormir un peu.

Jour 2:
Réveil matinal par le chant des coqs et nos admirateurs! En passant, saviez-vous qu'ici les coqs chantent à toute heure du jour et de la nuit? Déjeuner plus intimiste dans l'arrière-boutique de notre super hutte. Nancy devait se cacher derrière son sac de couchage pour se changer puisque les enfants nous espionnaient par les craques des murs en bambou. Petite séance de bavardage avec une vieille dame et son hibou qu'elle voulait nous vende. Kossé que tu veux qu'on fasse avec ça! Nous faisons nos adieux aux villageois.

Après six heures de marche où l'on croise plein de madames avec leur grosse pipe et leur petit panier en bambou sur le dos, on fait la rencontre du chef du deuxième village. Afin de s'intégrer un peu mieux, et ce n'est pas évident, Frédo dessine objets et animaux à même le sol afin que les gens nous apprennent les noms dans leur langue. Ostie que ça l'a pogné ça! Les gens riaient de nos tentatives de prononciation. Personne n'a su quoi répondre pour le sapin de Noël.

À bout d'imagination, nous sommes allés se laver dans la douche en bambou, une expérience étonnante! Ces péripéties nous ayant creusés l'appétit, nous retournons sur notre promontoire (évidemment, nous avons l'honneur d'être dans la maison surélevée au centre du village) et partageons notre repas avec les ainés, hiérarchie oblige. Les chants ont aussi traversé la nuit et le ciel étoilé fut le plus beau que Nancy n'ait jamais vu de sa vie. L'absence d'électricité et de pollution lumineuse aident à l'admirer.

Jour 3:
À notre réveil, on fait la grâce matinée dans nos hamacs tout en observant le village s'animer, après avoir entendu les deux cochons se faire égorgés. Plusieurs sont déjà partis aux champs, mais nous faisons une rencontre inoubliable: le doyen du village qui a 104 ans vient nous remercier pour la nourriture partagé. Cent quatre ans! Un miracle dans des conditions de vie pareilles où le quotidien rime avec famine.
Nous partons le coeur rempli de souvenirs incroyables en se disant qu'on vient vraiment de vivre une expérience hors du commun avec un peuple qui risque peut-être de disparaître suite à la déforestation massive et illégale. On rejoint le jeep à Andong Meas, notre point de départ.

Demain nous partons vers le Vietnam. C'est avec tristesse et nostalgie que nous quittons le Cambodge.

dimanche, décembre 03, 2006

J'capote à Kampot

Kampot... Nous prévoyions y rester trois jours pour finalement y passer la semaine. Le charme de cette petite ville coloniale et ses nombreuses possibilités d'activités, sa tranquillité, son ciel étoilé ainsi que la gentillesse de ses habitants nous a conquis. La journée d'expédition en 4x4 à Bokor, une ancienne station climatique culminant à 1080m d'altitude maintenant devenue un village fantôme lugubre, a mis nos fesses à rude épreuve. La route épouvantable pour s'y rendre ressemble plutôt à un fond rocailleux de rivière. Se tenir en place dans la boîte du pick up étant déjà assez difficile, il fallait en plus éviter les branches et les ronces qui nous arrachaient nos chapeaux et nous grafignaient. Au grand plaisir de Nancy, ça faisait explorateur! La journée s'est terminée par une balade en bateau sur la rivière au coucher du soleil accompagné d'une bonne bière.

Nous avons adoré nos balades à l'improviste en motocyclette à se perdre dans les rizières et les petits chemins environnants. En cherchant notre chemin, il y avait toujours une masse d'enfants prêt à nous indiquer la route vers les grottes et même nous y accompagner à notre grand plaisir. Nous avons aussi eu la chance de discuter avec des moines novices et de déguster notre premier jus de canne à sucre.

La visite à l'orphelinat de la ville fut particulièrement marquante. Pour 40$ US, nous avons fourni le matériel scolaire d'une année pour une trentaine d'enfants ainsi que des jeux, un globe terrestre et un peu de notre temps. Plusieurs sont orphelins suite au ravage du Sida qui règne au Cambodge, le pays le plus touché de l'Asie. Malgré leur histoire tragique, nous y avons ressenti un vent d'espoir.

Ensuite, direction Sihanoukville où ce fut bien différent. Nous y sommes restés que 2 jours, écoeuré de voir des vieux bonhommes vicieux se payer des filles de 15 ans pour leur tenir compagnie la nuit comme le jour sans que personne ne fassent rien. Par contre, afin de fuir cette ambiance bronzé-brulé, sexe, drogue et rock and roll, on se loue encore une moppette pour découvrir une plage complètement déserte dans le parc national de Ream. C'était tout simplement malade, c'est comme si nous étions au Lagon Bleu! Plus proche de la ville, nous nous sommes quand même arrêtés à la plage d'Otres, plus isolée des autres, où nous avons dégusté des écrevices arrosés de jus de lime et de poivre. Quel délice!

Et voilà, on se prépare mentalement pour la visite des régions plus reculées du nord-est du pays.