lundi, février 26, 2007

Le nord du Laos

Suite à un arrêt à Udomxai, ville plutôt inintéressante et remplie de Chinois, c'est à Luang Nam Tha que nous découvrons le nord du pays. C'est ici que la majeure partie de l'opium et l'héroine transportés pour le compte de la CIA y transitait au début des années 1960. Maintenant, disons que c'est assez bizarre de s'en faire offrir par une madame de soixante-dix ans en habit traditionnel lorsqu'on dîne tranquillement au restaurant. Nous lui avons tout de même acheté quelques bracelets afin de l'encourager à vendre des produits moins illicites. Notre visite fut plutôt axée sur la randonnée. Ici, la forêt tropicale s'étend sur 2 224 km2 et compte parmie les secteurs forestiers les plus denses du pays, soit 96% de la couverture forestière primaire.

C'est avec Green Discovery que nous décidons de partir pour trois jours à la découverte des ethnies Khmu et Akha. Notre super guide Saï nous explique leur mode de vie et les enjeux géo-politiques par rapport à la zone nationale protégée dont ils dépendent. Nous dégustons de succulents repas préparés par les villageois. Noï, l'assistant guide, s'occupe de l'ambiance et nous fait boire du Whisky lao et nous chante des airs traditionnels. Les nuits dans les huttes en bambou sont fraiches, mais le café chaud du matin nous fait rapidement oublier nos frissons.

C'est à motobike que nous explorons la route vers Muang Sing, encore plus au nord vers la Chine et le Myanmar. Une superbe balade avec Walter, un américain plutôt geek travaillant aussi dans l'aérospatial, rencontré durant notre randonnée.

Demain, nous partons vers Huai Xai d'où nous quitterons le Laos vers la Thaïlande. Le temps file rapidement et nous voilà déjà à notre dernier pays, au dernier mois de ce périple incroyable.

mercredi, février 21, 2007

En remontant le Mékong

Prêt pas prêt j'y vais

En apercevant l'affiche publicitaire du festival des éléphants, rien ne pouvait faire reculer Nancy à y aller.
- Check ça Frédo, il y a un super festival à Hongsa.
- Wow, ça d'l'air écoeurant! Mais c'est dans trois jours, tous les hôtels doivent être pleins.
- Mais il parait qu'on peut coucher chez l'habitant.
- Ouin... plutôt boiteux comme plan.
En duo: "Allez, il faut foncer!"

On se prépare donc psychologiquement au pire. Il faudra sans doute dormir à la belle étoile près des nombreuses crottes d'éléphant, le canif suisse à la main en faisant le guet à tour de rôle, sans accès à l'eau et transporter nos gros sacs toute la journée sur le site.

Tous dans le même bateau

Nous voilà donc en route sur le Mékong à bord de notre slow boat avec les cent autres passagers et les cinquante sacs de riz, sans oublier le mur de sacs à dos de touriste empilés à l'avant du bateau (pas de place pour les gilets de sauvetage), bref en plein dans les normes de sécurité nautique canadienne! En discutant avec les autres voyageurs, on se rend compte qu'on n'est pas les seuls à se rendre à Hongsa sans hébergement. On est donc tous dans le même bateau!

La balade sur le Mékong est splendide et relaxante. Le bateau de bois se tortille à travers les rapides, de quoi donner la chair de poule à Nancy qui, depuis son expérience au Cambodge, a la chienne des bateaux surchargés. Par chance, le service de bar fonctionne à fond pour faire passer le temps et permet à la grosse finlandaise derrière nous, dix fois plus stressée que Nancy, de se calmer un peu le pompon.

Le long suspense

À l'arrivée, c'est la cohue générale pour se trouver un lift vers Hongsa. À bord de songthaew, pickup transformé en autobus, nous parcourons les 25 km de route poussièreuse en un temps record de 90 min. Le soleil se couche derrière les magnifiques montagnes et nous arrivons à la nuit tombée.

On ne sait pas trop où on est, mais de gentils laotiens nous orientent vers le kiosque d'information du festival. Claqué par notre longue journée de transport, on s'insère dans la longue file d'attente afin d'obtenir une place où dormir. Va-t-il en rester? On se jumèle avec Kim, un albertain, ainsi que Angie et Thomas, des allemands.

La rumeur veut que les maisons avec des lampes rouges accueillent des visiteurs.
À notre grande surprise, c'est tout le village de Viengkeo qui a été transformé en gîte. Guidé par un garçon de six ans, on arrive au 214 rue de nulle part. Notre famille, impatiente de nous voir, nous accueille chaleureusement avec un souper typique Lao. On est brûlé mais tellement content d'être aussi bien tombé.

Une famille en or

C'est la première fois que notre famille a un réel contact avec des occidentaux; il en est de même pour nous. Dès notre première tentative d'interaction, nous avons tout de suite ressenti qu'il voulait que notre séjour soit des plus agréable. On a donc réellement été accueilli en roi. Malgré la feuille remise par l'information touristique contenant quelques traductions anglais-lao, ce fut tout un défi de leur expliquer quand nous voulions manger à la maison ou non. Disons qu'on est rendu les pros du language des signes et on s'est beaucoup amélioré en dessin!
Ce fut aussi tout un défi d'apprendre à manger les plats lao délicieusement préparés par la maîtresse de la maison. Au début, elle pensait que nous n'avions pas faim, mais elle a vite compris que les falang (occidentaux) ne mangeaient pas avec les mains et que nous attendions patiemment un quelconque ustensile. Ce fut l'occasion de bien des fous rires lorsqu'ils ont constaté que nous étions peu habiles de nos doigts, surtout pour ne pas échapper notre boulette de riz collant dans le plat commun. Une chance que notre famille était ouverte à l'échange culturel et prenait en riant nos nombreuses bévues.

La caravane passe


Le clou de cette aventure: les éléphants. Il y en avait tout partout. C'était tout simplement débile! Au-delà de cinquante paradaient dans la rue principale, la cloche au cou, décorés de fleurs, d'offrandes, de peintures et de tissus de soie. Même en prenant le café sur notre terrasse, les cornacs (éleveurs d'éléphants) passaient avec leur mastodontes devant nous. Et nous n'avions rien consommé!

Outre la parade d'ouverture, il y a eu: la bénédiction des moines, les offrandes de fleurs et de fruits, l'élection de l'éléphant de l'année (on n'a jamais trouvé où voter), une démonstrations de cornaquage (dressage), sans compter les nombreux spectacles de cirque, de danse et de musique. Bref, ça flashait en sacrament!

Le temps des adieux

Un dernier souper avec la famille et c'est déjà le temps de les quitter. Tôt le lendemain, avec les traditionnels chants de coqs, nous regagnons le Mékong pour aller vers le nord du Laos. C'est avec des souvenirs incroyables dans la tête qu'on se dit finalement: "On as-tu ben faite d'y aller!" En espérant que notre famille reçoive le CD de photos que nous leur avons posté. Pas tellement évident, puisqu'ils nous ont écrit leur adresse en laotien.

Offrandes aux moines

Nancy offre des bananes et du riz collant aux moines qui passent dans les rues de Luang Prabang tous les matins juste en face de notre hôtel.

jeudi, février 15, 2007

On Wat à Luang Prabang

Un vat, deux vat, trois vat... Ce n'est pas les temples ni les moines qui manquent à Luang Prabang! Disons que c'est un peu comme les églises de Rome: à la longue, on devient un peu blasé. Ce qui n'enlève rien à l'indescriptible beauté de chacun d'entre eux, même celui qui appaît sur la monnaie locale, le kip, et qu'on voit à tous les jours.

Ce fut aussi l'occasion de belles retrouvailles avec Annick et Luc, la veille de leur départ vers le Myanmar. Nous en avons tous profité pour dévaliser le marché de nuit géant où se vend toutes sortes de tissus, bijoux, saccoches, pantoufles, etc à très bon prix. De quoi remplir notre gros sac rapporté par Jean-Sébastien.

Notre chauffeur de tuk tuk nous a conduit à toute vitesse aux chutes Tat Kuang Si; les roues arrières dérapaient sur les chemins de terre, sans parler des dépassements risqués dans les courbes. Un classique quoi! Par chance, c'est l'endroit parfait pour la détente et la baignade. Une grande chute alimente de nombreux bassins d'eau turquoise qui serpente à travers la forêt dense.

Après le départ de Giner, nous sommes tombés malade suite à un steak d'origine douteuse, probablement du chien... Puisque nous étions incapable de fêter la St-Valentin au resto, nous sommes allés voir un spectacle de danse royale. Les costumes et les masques étaient de toute beauté, tout comme la nouvelle coupe de cheveux à Frédo!

Nous reprenons des forces en vue d'assister au festival des éléphants à Hongsa, où nous y fêterons nos six ans de vie commune!

mercredi, février 14, 2007

Le retour de Giner au Québec

Après trois semaines d'excellente compagnie, Jean-Seb est parti affronter ses 40 heures de vol et d'attente pour retrouver son lit avec sa nouvelle housse. Par chance, notre énorme sac de 30 kilogrammes lui tiendra compagnie! Merci encore, nous ne te remercierons jamais assez, on se sent maintenant comme deux plumes.

mardi, février 13, 2007

Vang Vieng, on aime ou on déteste

Cette ville au coeur d'un paysage calcaire à la beauté saisissante nous rappelle un peu la Baie d'Halong. C'est d'ailleurs le paradis des amateurs de spéléologie, car il y a sûrement autant de grottes ici que de McDo à Montréal! C'est à vélo ultra performant que nous nous sommes rendus à la plus intéressante: Tham Phu Kham. Très profonde, elle nous a offert des décors dignent de la planète Mars et nous avons eu un plaisir fou à y déambuler tout en observant l'énorme quantité de stalagmites et de stalatites. Maintenant, grâce au truc de Giner, nous savons maintenant les différencier: M pour monter, T pour tomber; facile, non?

La randonnée panoramique de 40 km sur une route digne d'un fond de rivière a coûté une veine d'avant-bras à Nancy, des ampoules aux mains et un mal de fesses pour tous ainsi qu'un taux de sucre très bas pour Giner qui s'enfilait des rangées d'Oréo pour compenser. Nous avons même réussi à arriver en ville avant notre guide. De vraies fusées! Le lendemain, assoiffés de sport avec ce fond de décor de malade, nous avons exploré une autre grotte avec nos chambres à air et descendu la rivière en kayak. La rivière Nam Song est plutôt basse à ce temps-ci de l'année, mais nous avons quand même eu droit à quelques rapides exitants, comme en témoigne ce vidéo de Giner à l'oeuvre:

Comment peut-on détester cette ville avec toutes ces activités trépidantes? À vrai dire, Vang Vieng est aussi un ramassi de jeunes touristes immatures et irrespecteux de la culture locale qui passent leur temps à boire des happy shake (drogue) évachés dans de gros coussins tout en écoutant des épisodes de séries américaines genre Friends au restaurant le son dans l'tapis. Beurk! Ah oui, ils font aussi de la descente en tube, mais avec une bière Lao dans la main et leurs grosses lunettes soleil Gucci, Channel ou Prada pour camoufler leur yeux bouffis. Bref, pas trop sportif et surtout pas notre genre. Je te dis qu'on était les plus pépettes de la ville en allant se coucher à 20h, brûlés de nos expéditions épuisantes mais trippantes.

N'oubliez pas de consulter le blogue d'Annick et Luc pour d'autres descriptions croustillantes dont nous sommes parfois les figurants.

lundi, février 12, 2007

À Vientiane, c’est zen!

Ah... le Laos. Enfin la paix! On peut marcher sur les trottoirs, les gens sont souriants, personne ne nous rentre dedans et les enfants jouent avec nous sans dire « Hello, money? » En plus, il fait beau et chaud, mais pas trop, la bière Lao est bonne (une chance, car c’est la seule au pays!), les filles sont belles et les laotiens remplis de charme. C’est sans parler des temples magnifiques qui impressionnent à chaque coin de rue.

Nous avons pris ça relaxe car Giner fut tellement malade qu’il a failli mettre fin prématurément à son voyage. Si quelqu’un l’aperçoit monter les escaliers de l’Oratoire St-Joseph à genoux l’été prochain, dites-vous qu’il a seulement respecté sa promesse! De notre côté, pendant qu’il récupérait, nous avons découvert la méditation avec des moines bouddhistes. Toute une expérience. Par contre, une fois guéri, armé de ses bas blancs et ses souliers stylés sur fond de musique pop des années 80, il est vite devenu la star du Bowling Center.

Question de se détendre encore plus, nous sommes allés se divertir au Buddha Park. Toute une aventure pour s’y rendre en transport en commun. Le bus plein à craquer fut l’occasion pour Giner de vérifier si ces poches étaient bien fermées : attouchement ou tentative de vol? Quoiqu’il en soit, de gentils laotiens nous ont aidés à descendre au bon endroit. Nous nous sommes bien amusés avec les enfants qui couraient partout dans le parc à travers les statues géantes insolites. Ils ont eu un plaisir fou à imiter nos poses et venir prendre des photos avec nous, hyper exités de se voir par la suite à l’écran.

mercredi, février 07, 2007

Bienvenue au Laos

En attendant de vous présenter les péripéties de Vientiane, nous profitons de la tranquilité du Laos tout en dégustant une collation locale juteuse.

Notez la façon subtile de Nancy qui attend la réaction de Frédo avant de goûter son criquet. Après tout, "il faut foncer"! Les criquets sont savoureux: c'est comme des chips; quand tu commences, impossible de s'arrêter. Il suffit juste de fermer les yeux pour son premier et de garder sa bière proche.

vendredi, février 02, 2007

C'est tellement beau, Sapa d'allure!

Malgré des conditions météo défavorables, nous décidons quand même, sans aucune attente, de visiter le nord du pays. Après avoir pris le contrôle de notre cabine de train, malgré une tentative de vol pas trop subtile, nous dégustons le succulent vin apporté par Giner et nous arrivons à bon port. Pour la première fois de sa vie, Nancy avait son nom sur une pancarte: c'est notre chauffeur qui nous attendait. J'te dis qu'on se sentait riche! Une fois sur la route en direction de Sapa, on riait tellement qu'on ne voyait rien. On s'attendait au pire.

Soudainement, nous dépassons les nuages et une vue incroyable s'offre à nous. Nous avons droit à un lever du soleil magnifique surplombant les rizières à perte de vue; c'était magique. Frédo a quasiment rempli une carte mémoire juste dans l'autobus, alors imaginez pour le reste de l'aventure. Hôtel trois étoiles, buffet gastronomique à volonté, randonnée renversante, sentiers humides mais aucunement glissants, beau soleil... bref la totale!

Le point fort fut incontestablement notre visite du lendemain au marché de Coc Ly.



Une fois par semaine, les montagnards, principalement des Hmong Fleurs en habit traditionnel, viennent y échanger leur marchandise et du bétail. La visite fut suivie d'une balade en bateau et d'une visite dans un village où nous dégustons du bon thé vietnamien maison. Tellement maison que Giner ne l'a pas digéré. Résultat: il n'a vu de Bac Ha que le plafond de sa chambre d'hôtel et la toilette. Pendant ce temps, Nancy et Frédo ont assisté à un spectacle de danse, dégusté pas mal d'alcool de maïs (45%) et fait une randonnée à Ban Pho, un village Hmong Fleur voisin.

Mais Giner ne s'est pas laissé abattre. 24 heures plus tard, avec une dizaine d'imodium, deux 7up, trois quignons de pain, un peu d'eau et deux cuillers de riz, c'est reparti pour la route du retour cahoteux en jeep et en train de nuit. Frédo tente sa revanche au 3-13, notre jeu de carte préféré, mais se fait encore lessivé.

Malgré certains irritants, nous sommes très contents des deux mois inoubliables passés au Vietnam qui furent parsemés d'agréables rencontres et de découvertes. Annick et Luc nous manque déjà.

Demain nous partons vers de nouvelles aventures au Laos.

Cinq pachas à Cat Ba

En prévision de l'arrivée de Giner, l'agence Laliberté-Poinlane a mis le paquet. Pendant qu'il se tapait les 25 heures de vol pour venir nous rejoindre et qu'Annick et Luc pataugeaient dans la bouette à Sapa, nous découvrons l'agence Vega Travel. Une fois l'équipé réunie, nous partons en bus vers Halong. En apercevant notre imposant bateau de croisière pour seulement six personnes (une australienne en plus), nous réalisons avoir fait le bon choix. Ce spacieux hôtel flottant de trois étages, où nous avons dégusté du bon vin de Bordeux (Appellation d'Origine Douteuse), nous a mené au travers les formations karstiques impressionnantes de la baie d'Halong en faisant halte à une grotte gigantesque.

Après s'être amarré jusqu'au lendemain matin, nous explorons les environs en kayak de mer. La balade à travers ces pitons rocheux offrant un panorama à couper le souffle fut une expérience inoubliable. C'est d'ailleurs dans ces paysages grandioses que Nancy a enfin pu écouter le CD de son frère transporté par Giner et ce, grâce au portable de Luc. Après une nuit sur le bateau, nous arrivons à Cat Ba où nous logeons dans le plus haut hôtel de la place, avec ascenseur et vue imprenable sur la baie.

Le lendemain, au grand plaisir de Giner, nous découvrons l'île à notre rythme avec nos motobikes pendant que Luc et Annick nous talonnent à vélo. Notre arrêt dans un restaurant local fut marquant. D'abord craintif vu l'état plutôt louche du propriétaire qui offrait de la vodka locale aux gars, nous y avons finalement eu un échange culturel intéressant. C'est avec le sourire et le ventre plein que nous parcourons le reste de l'île.

Le retour à Hanoi fut une course à relais bien rodée entre les différents transports. Il faut admettre que les Vietnamiens ont vraiment le sens de l'organisation.